Interview de Aurélien Gonthier
 
Des transmissions d’entreprises aux allures de contes de fées, cela existe. Le salon de coiffure le plus connu de Moutiers, en Savoie, a changé de propriétaire il y a quelques mois : Jacqueline Traissard a passé le relais à Aurélien Gonthier. Et toutes les planètes étaient alignées pour que ce soit un succès.

Jacqueline Traissard, aussi connue sous le nom de Kinou, était gérante de son salon depuis 33 ans. Un lieu iconique de la ville de Moutiers avec une clientèle fidèle, une réputation sans pareille et un savoir-faire d’excellence. Comme le dit Aurélien Gonthier, « la reprise de ce salon était une très belle opportunité, mais avec une certaine pression car il fallait assurer derrière la réussite de Jacqueline. » Quelques mois après la reprise de l’entreprise, le succès est toujours au rendez-vous : « Les clients fidèles du salon sont restés et ma clientèle m’a suivie. »

La magie des réseaux sociaux : c’est sur Facebook que Aurélien voit passer l’annonce pour la reprise de l’entreprise. Un beau salon, très bien placé, une super patronne, un prix attractif, une clientèle fidèle… « c’est une chance qui ne se représentera pas deux fois » se dit-il. L’opportunité est saisie !

Aurélien et Jacqueline se rencontrent une première fois. L’entente est parfaite, c’est comme une évidence entre eux. Ils s’étaient d’ailleurs déjà croisés à plusieurs reprises auparavant. Aurélien le confirme : « J’ai connu Kinou car elle était jury de mon examen de CAP. On se connaissait sans se connaître. »

Un soir d’Halloween une deuxième rencontre plus formelle se fait avec une comptable (elle-même cliente du salon, tout est lié). Aurélien nous raconte : « Elle nous a rassuré sur la viabilité du projet. C’est grâce à elle que tout a été lancé. Le compromis de vente a été signé mi-novembre et l’acte d’achat le 15 janvier 2024. Dès le lendemain je suis arrivé avec mes ciseaux, ma tondeuse et mon sèche-cheveux pour travailler. »

Pendant une semaine Jacqueline est restée aux côtés d’Aurélien pour la passation. Cet accompagnement était essentiel pour que l’efficacité de la gestion du salon reste la même. La transition s’est faite en douceur, avec beaucoup de bienveillance et de confiance. « Au-delà de l’aspect financier, Jacqueline voulait que le salon perdure. »

Le nouveau propriétaire a aussi été épaulé par la Région et la CMA pour son projet, notamment grâce à un prêt à taux zéro de 20 % de son financement, obtenu auprès de la Banque Populaire. Comme il le dit, cette transmission était un travail d’équipe. « J’ai été entouré uniquement de femmes. Elles ont toutes été d’une efficacité et d’une bienveillance incroyables.»

Aujourd’hui, Jacqueline peut profiter d’une retraite bien méritée. Quant à Aurélien, il concrétise son projet de vie à seulement 31 ans : devenir gérant d’un salon de coiffure dynamique et reconnu. Et quand on lui demande ce qu’on peut lui souhaiter pour la suite, sa réponse reflète l’évidence de cette belle transmission : « Je ne demande pas la lune. Je souhaite, modestement et humblement, durer autant d’années que Kinou. »
 

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