Rencontre avec Jean Sepulchre, professeur de boulangerie à l'EFMA
- Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir boulanger, en quelques mots ?
C’est une discussion avec un ami de mon père qui m’a donné le déclic. J’étais en IUT gestion, je n’avais pas de vision à long terme de ce que je voulais faire. J’ai alors fait un essai en boulangerie et ça m’a tout de suite beaucoup plu. J’ai eu mon CAP en 2000, ça fait donc 24 ans que je fais ce métier. J’ai ensuite enchaîné avec un Brevet Professionnel, puis un Brevet de Maîtrise. L’enseignement était un domaine qui m’attirait depuis longtemps. L’idée de devenir professeur a fait son chemin, et depuis 2008 je transmets mon savoir-faire aux jeunes apprentis de l’EFMA.
- Pouvez-vous me parler du concours du meilleur croissant au beurre d’Isigny AOP ?
Le concours du meilleur croissant au beurre d’Isigny AOP a été mis en place il y a 19 ans par la coopérative d’Isigny, en relation avec l’association des professeurs de boulangerie de France. Cet événement, destiné aux apprentis de moins de 20 ans, permet de mettre en valeur l’apprentissage et de donner envie aux jeunes de s’investir dans le métier.
Chaque année, le concours est organisé au niveau régional et les deux premiers de chaque région sont qualifiés pour participer à la grande finale nationale. Il s’agit d’un excellent moyen de valoriser la viennoiserie et le produit du terroir, le beurre, ainsi que ce savoir-faire unique qui a tendance à se perdre. Emy Jobin Petit avait toutes les qualités et compétences nécessaires pour réussir. Le concours l’a révélé.
- Quelles qualités doit avoir un boulanger ?
Pour faire ce métier, c’est un peu comme en médecine, il faut être passionné. C’est cette passion qui nous motive à travailler les jours fériés, les weekends, la nuit. Il faut également faire preuve de rigueur et de créativité.
Le métier de boulanger mériterait un coup de projecteur plus important. Je constate aussi que l’orientation n’est pas aussi bien faite que l’on pourrait le croire. Sur tous les jeunes que l’on forme, moins de la moitié continue dans le métier. Le métier de boulanger ne se choisi pas par défaut, la motivation et l’envie sont nécessaires pour réussir.
- Quel est l’avantage de se former à l’EFMA ?
L’EFMA propose un matériel de pointe, nous sommes très bien équipés et ça fait la différence. Cela permet aux jeunes d’apprendre dans les meilleures conditions. La deuxième force de l’EFMA est la capacité d’adaptation face aux apprenants. Certains de nos apprentis ne parlent pas français. Nous proposons des cours de Français, langues étrangères (FLE). Quant aux cours de pratique, nous savons travailler dans l’individualité et la proximité pour permettre à tous de se former.
Rencontre avec Emy Jobin Petit, apprentie en CAP boulangerie à l’EFMA et finaliste du concours régional « Meilleur Croissant au beurre d’Isigny AOP »
- Pourquoi avoir choisi la formation de boulanger ?
Au départ je voulais faire de la pâtisserie que j’ai découvert plus jeune en cuisinant avec mes parents. Après un stage, je me suis rendu compte que le métier de pâtissier n’était pas fait pour moi. J’ai alors fait un autre stage en boulangerie par curiosité, et ça m’a plu.
Ce qui me plaît dans ce métier, c’est l’organisation et le fait de devoir être rapide pour que le pain sorte à l’heure. Ce que je préfère, c’est la créativité : on peut faire ce qu’on veut sur les viennoiseries, on peut inventer et créer des choses. C’est stimulant et formateur.
- Pourquoi as-tu voulu participer au concours du meilleur croissant ?
Je pense avoir une certaine facilité pour la conception des viennoiseries. Mon professeur m’a proposé de m’inscrire, et après plusieurs entraînements on s’est rendu compte que j’avais le niveau pour participer.
- Qu’est-ce que tu retiens de cette expérience du concours ?
Le concours du meilleur croissant demande beaucoup de travail, mais quand on aime ce qu’on fait ce n’est plus du travail, c’est comme un jeu, une façon de s’exprimer. Au niveau régional, le niveau était élevé. La plupart des participants étaient en Mention, en Brevet Professionnel ou en Bac Pro. Ces profils d’étudiants passent plus de temps à l’école, donc ils ont plus de temps pour s’entraîner.
C’est une compétition, mais il faut s’amuser avant tout. Ce n’est pas la peine de se mettre trop de pression, il faut savoir profiter du moment car ce genre de concours n’arrive qu’une seule fois.
- Qu’est-ce que le concours t’a apporté ?
Grâce au concours j’ai gagné en organisation et en efficacité dans mon travail. On me confie plus de responsabilités en entreprise et on me fait confiance car j’ai prouvé ce dont je suis capable. Ça me permet d’évoluer plus rapidement.
- Qu’est-ce que tu retiens de cette expérience du concours ?
Plus tard je voudrais ouvrir ma boulangerie, c’est un rêve. Cela demande beaucoup de travail et d’investissement. En attendant, je vais continuer à me former en passant un Brevet Professionnel et des mentions à l’EFMA. Je ne ferme pas la porte à la pâtisserie qui pourrait m’apporter de nouvelles compétences pour mon parcours.