Rencontre avec Steve Cariou, professeur de boucherie charcuterie à l’EFMA qui entraîne Manon Lorie dans sa préparation au concours MAF.
- Quelles qualités un apprenti doit-il avoir pour participer au MAF Charcutier-traiteur ?
Dans ce métier, il faut un minimum de passion et de vocation. Il faut avoir vraiment envie de se lever pour aller travailler chaque matin, être curieux et de bonne volonté. Pour participer au concours des « Meilleurs Apprentis de France », c’est pareil. Et Manon Lorie a toutes ces qualités : elle est très dévouée, intéressée et a envie d’apprendre. Elle a aussi de très bonnes compétences qu’elle a acquises dans son entreprise formatrice « Le buffet des saveurs », aux côtés de Stéphane Bouix.
- Comment se déroule la phase de préparation à un tel concours ?
Les délais de préparation étaient très courts. Nous avons commencé les entraînements au mois de décembre qui est une période très intense pour les charcutier-traiteurs. Il y avait beaucoup de travail avec trois réalisations à faire : une galantine de porc citron gingembre, un entremet terre et mer et deux tartes chocolat et framboise. Manon avait le niveau pour relever ce beau défi.
J’ai entraîné Manon pour la galantine et l’entremet. C’est Marlène Hirth, professeur de pâtisserie à l’EFMA qui a coaché Manon pour la partie dessert. Manon s’est aussi beaucoup entraînée chez elle, car ce concours demande un réel investissement personnel.
- Parlez-nous du rôle de coach.
En tant que professeur coach, on a l’objectif de transmettre nos compétences. Mais on n’est pas seulement enseignant. On joue aussi un rôle d’accompagnateur, et parfois même de psychologue. Au-delà de la partie technique, le coach est aussi là pour apporter le bon état d’esprit à l’apprenti. Le jour du concours, il faut faire preuve de régularité et de fluidité dans le travail. L’apprenti doit apprendre à agir efficacement et sans réfléchir. Le rythme du concours est très élevé et il n’y a pas de temps mort, il est important de beaucoup s’entraîner. Mon rôle de coach est d’accompagner la candidate dans ce sens pour qu’elle arrive dans les meilleures conditions au concours.
- Comment expliquez-vous ce nouvel engouement autour du métier de charcutier-traiteur ?
Auparavant, la partie charcutier était plus important que la partie traiteur. Aujourd’hui le côté évènementiel du métier prend plus de place, c’est ce qui attire les jeunes. On observe aussi un retour « aux vraies valeurs » de la charcuterie. Le métier fait face à un nouvel enjeu autour d’une alimentation plus saine, de saison et locale. L’activité de charcutier-traiteur est diversifiée et se réinvente constamment !
Rencontre avec Manon Lorie, apprentie en CAP charcuterie-traiteur à l’EFMA et médaillée au concours « Un des Meilleurs Apprentis de France » au niveau régional.
- Pouvez-vous nous parler de votre formation ?
Je suis actuellement en deuxième année de CAP Charcuterie-traiteur. Cette formation est très enrichissante, très professionnelle et très diversifiée. Nos professeurs sont investis et nous apprennent bien le métier.
Avant j’étais en CAP cuisine, mais je ne m’épanouissais pas vraiment dans cette formation. J’aimais beaucoup l’événementiel, alors l’EFMA m’a proposé la formation de Charcuterie-traiteur. Ce que j’aime dans ce métier, c’est la diversité des missions et surtout le côté traiteur et événementiel. On ne s’ennuie jamais et c’est très enrichissant !
- Pourquoi avoir participé aux concours « Un des Meilleurs Apprentis de France » ?
J’avais déjà fait un premier concours en cuisine et j’avais beaucoup aimé ! On m’a proposé de faire celui des « Meilleurs Apprentis de France », je me suis dit que c’est une belle expérience à vivre. Je trouve ça intéressant de pouvoir se confronter à des concours et à d’autres candidats. Bien sûr, mon objectif c’est toujours de gagner. Le titre de « Meilleurs Apprentis de France » est gratifiant et ça peut ouvrir des portes. Mais dans tous les cas, ce concours restera une aventure très enrichissante.
- Quels conseils donneriez-vous à d’autres apprentis qui aimeraient participer à un concours ?
Je conseille aux apprentis motivés de foncer et de tenter l’expérience du concours. Même si on ne remporte pas de prix, on ne perd jamais. On en ressort plus fort avec l’envie de recommencer ! Pour ma part, je sais déjà que j’ai envie de continuer à concourir dans le futur.