Le second trimestre 2022 s’est bien passé pour les artisans du bâtiment, et les perspectives pour la fin de l’année restent bien orientées. Mais la CAPEB juge aujourd’hui que 2023 s’annonce mal sous la pression de la hausse des prix des matériaux qui se poursuit et des difficultés géopolitiques.

Les entreprises s'adaptent

La croissance de l’activité a confirmé sa vigueur au second trimestre 2022, tirée par les travaux en entretien-rénovation (+ 3%) qui profitent encore du dynamisme des travaux d’amélioration de la performance énergétique des logements (+4% en volume par rapport au second trimestre 2021).
Selon Jean-Christophe Repon, président de la CAPEB, « les entreprises artisanales qui savent s’adapter ont réussi jusqu’à présent à maintenir leur activité à un niveau très satisfaisant… mais cela ne pourra pas durer ! Si les chiffres sont encore favorables, le contexte actuel, lié aux difficultés d’approvisionnement, de recrutement, et à la hausse des prix des matériaux et de l’énergie, menace cette croissance… ».

Croissance dans le neuf et surtout dans l'ancien

L’activité globale des entreprises artisanales du bâtiment a enregistré une hausse de 3%. Dans le neuf, la progression atteint 2,5% mais à un rythme annuel moindre que la tendance annuelle (2,7%), grâce notamment à la hausse des autorisations de construction (+16,4%) en mai 2022 par rapport à mai 2021).
Par ailleurs, le nombre de logements individuels autorisés a progressé de 18,4% de juin 2021 à mai 2022 pour atteindre 227 000 unités.
La croissance s’est aussi poursuivie dans l’ancien : l’activité en entretien-rénovation a enregistré une progression de 3% en comparaison avec le 2e trimestre 2021. Elle profite du dynamisme des travaux de performance énergétique des logements, en hausse de 4% au 2e trimestre 2022.

Emploi toujours dynamique

La construction continue de créer des emplois : au second trimestreun accroissement des embauches salariées de 2,3% a été observé. La croissance de l’activité s’affiche pour l’ensemble des corps de métiers avec des évolutions comprises entre 2 et 4%.
Les travaux d’électricité connaissent la croissance la plus dynamique (4%) suivis par l’aménagement-décoration-plâtrerie (3,5%). La progression est plus modérée dans les travaux de couverture-plomberie-chauffage (3%). La maçonnerie (- 2,5%) et la menuiserie-serrurerie (-2%) ont connu des taux de croissance plus faibles.
Au cours du second trimestre 2022, 36% des entreprises indiquent connaître une baisse des marges contre 40% au 1er trimestre 2022. Seulement 5% déclarent une hausse.

Forte hausse des matériaux

Pour mesurer les difficultés d’approvisionnement et l’inflation du prix des matériaux, la CAPEB a renouvelé l’étude auprès de 1700 entreprises déjà menée en juillet 2021, janvier et avril 2022. Il en ressort que la hausse moyenne des matériaux a atteint 26% depuis janvier 2022.
Les plus fortes augmentations de prix ont été enregistrées par la menuiserie-serrurerie (29%), suivie par l’aménagement, la décoration-plâtrerie et la maçonnerie (26%). Selon la CAPEB, la cause principale est la forte augmentation de l’acier et du bois.
La hausse des prix continue d’impacter toutes les entreprises qui la répercutent dans leur devis : en moyenne, cela concerne 81% des entreprises interrogées contre 60% au trimestre précédent. Les électriciens et les menuisiers-serruriers, plus touchés, ont répercuté la hausse des prix de manière plus importante (75% et 67% respectivement) soit plus que la moyenne (59%).
Par ailleurs, 74% des entreprises (contre 56% en avril 2022) indiquent que la hausse des délais d’approvisionnement et la pénurie de matériaux posent des difficultés de production et d’organisation, en particulier des modifications de plannings (70% contre 76% au trimestre dernier) et une réduction de la validité des devis (51%).
 
Sources :

capeb.fr
batirama.com

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